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Famille Dervillé – Cattiaux


DERVILLÉ Henri, Fernand  (1881 - 1942)

Marié à

CATTIAUX Laure Alcidie (1886-1939)

 

 

Mariage le 10 juin 1905 à Crécy sur Serre (Aisne)

Receveur d'enregistrement 1904,  a été surnuméraire un moment au début
-receveur général de l'enregistrement des domaines et du timbre 1905
-Payeur aux armées 1918-1919
-enregistrement actes civils 1923

 

 

Sans profession

° 25.04.1881 - Remy (60)
† 26.01.1942 - Charenton (94)
(† Inhumé) 1942 - Mantes la Jolie (78)

 

° 31.12.1886 - Beaurain (59) –
† 18.09.1939 - Mantes la Jolie (78)

(† inhumée) 1939 - Mantes la Jolie (78)

 

Parents
DERVILLÉ Charles (1837-1891)

Instituteur publique
Secrétaire de la mairie de Remy

 

 

 

Naissance  28.01.1837 - Moyvillers (60)-Oise-Picardie-France

Décès † 02.09.1891 - Remy (60)

 

DUROYON Mélanie Camille Malvina    dite Mélanie  (1840-1933)

Sage-Femme
Naissance 15.09.1840 - Thiescourt (60) Oise

 

Décès  08.05.1933 - Remy (60)

 

 

Parents
Jean Baptiste Alexandre CATTIAUX (1859-1935)
Receveur Contributions indirectes à Cambrai
-Puis contrôleur de contribution Indirectes à St Amand 1905-1907, à Soissons 1907-1911
-receveur sédentaire particulier des contributions indirectes à Amiens 1911
-entreposeur des tabacs à château Thiery 1918-1923
-puis en retraite à Mantes en 1923

Naissance 12 nov. 1859 Beaurain, 59730, Nord-Pas-de-Calais, FRANCE

Décès 1 mai 1935 Mantes la Jolie, Yvelines, Ile de France, France

 

Blanche Laure PRUVOT (1865-1953)


Sans profession
Naissance 27 févr. 1865 Beaurain (59), Nord

Décès 1 mars 1953 Moret sur Loing, 77, Seine et Marne, Ile de France, FRANCE

 

Du fruit de leur amour nait en novembre 1916 :

DERVILLÉ Maurice

Médecin

° 13.11.1916 - Charly sur Marne (02)
† 10.03.2005 - Saint Cloud – Hauts de Seine.

 

Leurs lieux de vie et échanges avec la famille ou les amis
Un trait caractéristique de leur vie les Attentes multiples se succèdent : après être fiancés, Pâques 1905, les papiers du mariage, le mariage juin 1905, les congés, grippe de Laure et de Maurice en 1918, puis en 1919 attente de la démobilisation en Alsace Moselle.

  1. - Henri né à Remy en avril 1881, et en juillet 1904 première trace, il a 23 ans,

Remy, la mairie école

Rue du milieu

2 - Il exerce à Veynes Hautes Alpes dès février 1905 à 24 ans, comme receveur de l'enregistrement et des domaines, il navigue entre les hautes alpes et l’Isère, Veynes, Aspres sur Buech, Gap, Embrun, Serres, Grenoble.

Laure ne bouge pas de crécy sur serre de février 1905 à mai 1905.


Veynes place du Marchevil

La perception

Le 31 mai 1905, de Veynes, ma chère Laure, je viens de remettre le service du bureau au surnuméraire et quitte Veynes dans un quart d'heure. Cette fois je ne le reverrai plus seul. Je n'ai pas reçu la carte que vous deviez m'envoyer et ce sera mon successeur qui la recevra probablement. A bientôt donc le bonheur de vous embrasser et recevez ma chère Laure les plus tendres baisers de votre fiancé qui vous chérit
Le 1 juin 1905, Henri est de passage à Paris pour rejoindre Crécy. Ma chère laure, je suis à paris depuis ce matin après avoir accompli un voyage excellent, maman vient d'arriver et nous ferons nos achats demain. Nous comptons aller demain soir à Rémy et je partirai de là-bas pour arriver à Crécy à 5h1/2 du soir. Victor ne m'a pas répondu: cela ne m'a pas étonné car son régiment est parti depuis quelques jours et il n'aura pas reçu ma lettre. à bientôt avec le bonheur de vous revoir recevez ma chère laure les meilleurs baisers de votre fiancé et de toutes la famille

  • 3 - Il se marie à 24 ans à Crécy sur serre, Aisne le 10 juin 1905.
  •  

     

     

     

     

          Mariage le 10 juin 1905 à Crécy sur Serre (Aisne)

    Église de Crécy sur Serre

     

    Passage dans l’Oise suite à leur mariage des jeunes époux en juin.

    Le 22 juin 1905, de Chiry Ourscamp, ils visitent M Duroyon leur oncle, Mme et M Caillet leurs cousins
    Le 23 juin 1905, de Remy, M et Mme Leclerc leurs beau frère et sœur, la mère d’Henri.
    Le 30 juin 1905, de Paris,  pour visiter Raymond Dervillé cousin et la famille Desjeune.

    Retour à Veynes en juillet 1905. Il vit à Veynes avec sa femme, Laure, qui l’a rejointe en juillet 1905.

    Le 11 juillet 1905, de Veynes, Henri vient d'écrire à Hector pour qu'il s'occupe de notre changement. Il lui a envoyé la liste des départements choisis par ordre de préférence, Marne, Aube, Yonne, côte d'or, Loiret, Ardennes, marne, haute marne,  Meurthe et Moselle, Hte Loire et Sarthe. Il y a un bureau dans l'Yonne qui sera libre sous peu à 23km d'Auxerre gare la plus proche.
    Le 20 juillet 1905, de Veynes, Ils ont eu la visite de Lucien (cousin germain d'Henri) et Joséphine lundi dernier. Ils sont arrivés à midi et sont repartis le lendemain à 5 heures du matin pour Marseille. Nous avons été très heureux de les recevoir et nous avons passé une bonne journée, nous avions invité des amis pour le soir et une jeune fille nous a joué quelques morceaux de violon, moi n'ayant pas de piano pour chanter, cette jeune fille connaissant mes chants m'a accompagné. Je vous écrirai demain une longue lettre et vous donnerai beaucoup de détails.  Je suis allée seule faire mon marché ce matin je n'ai pas été embarrassée. Je remercie Père de sa lettre qui nous fait bien plaisir. J'écris en même temps à M et Mme Maillard. Le bureau de Courton vient d'être donné. Une salle à manger, chambre à coucher, bureau. Henri l'a vu hier soir sur son bulletin ce n'est pas de chance, il y a en a encore un dans le même  département qui serait libre dans un peu temps,  je crois que c'est cerisiers au chemin de fer.
    Le 8 septembre 1905, de Veynes, J'ai été très heureuse  de lire que vous aviez expédié un colis de victuailles. J'espère bien qu'il arrivera samedi soir ce serait à souhaiter qu'il arrive ce jour car justement la fête de Veynes tombe en même temps que celle de Crécy et nous avons 3 amis d'Henri à diner dont le receveur d'aspres qui est du pas de calais, conducteur des ponts et chaussées région d'aspres et le garde général des forets. Henri attend de voir son collègue pour le renseigner  sur ce que père demandait dans sa lettre car M Bardy est très au courant de cela. Donc je vous écrirai lundi en attendant le bonheur de pouvoir vous embrasser. Père a-t-il vendu son cheval. Merci infiniment des bonnes choses, à quand votre changement. Amitiés à M et Mme Maillard ainsi que louise et Geneviève.

    Ils quittent Veynes en septembre 1905.

    - 4 - puis ils se rendent à Poissons, (rue Fauconnier ?), Hte Marne  de novembre 1905  à avril 1908.

    Rue Principale

    La Gare

    Le 15 novembre 1905, de Poissons, Chers parents, Nous voilà enfin dans notre nouvelle résidence. Nous sommes enchantés du pays quant au logement il nous a été très difficile de trouver quelque chose à notre gout. Nous avons néanmoins arrêté un appartement comprenant 6 pièces parqueter et très bien situé. Nous avons acheté notre cuisinière à Joinville dans de bonnes conditions. Nous pensons payer 25F de location. Je suis très contente de ce logement car j'aurai tout sous la main. Demain matin nous partons pour Paris.
    Le 20 novembre 1905, de Charenton, à Poissons nous avons un jardin et que je serais heureuse d'avoir des fleurs. Henri aimant bien faire les  cega…. Vous seriez bien gentils de nous en apporter un ou deux paniers puisque vous êtes dans le pays j'ai reçu votre lettre cet après-midi nous quittons Paris demain matin Je voudrais bien que père se rapproche de nous à bientôt on vous prendra en voiture en gare de Joinville.
    Le 9 janvier  1906, de Poissons, Merci infiniment de vos bonnes friandises nous avons trouvé les gâteaux, andouillette, petits bonbons etc. excellent. Henri me charge de vous remercier mille fois. Des C…il en a déjà savouré deux. Henri est encore accablé de travail, l'inspecteur vient encore demain et c'est tout. Il n'est pas trop tôt. C'est demain qu'Henri va plaider avec la compagnie de l'Est. Ce soir il a écrit une lettre au chef du contentieux à Paris. Je remercie encore une fois mère de m'avoir envoyé de la salade.....et les modèles de broderie. Nous sommes content que père aille mieux. Merci de toutes les bonnes choses.
    Le 6 mars 1906, de Poissons, Merci infiniment du petit colis. Le contenu est excellent. Je rentre à l'instant de promenade avec ….et d'autre. A bientôt une lettre. Nous avons reçu en parfait état le colis en question. Tout est délicieux et nous vous remercions infiniment. C'est enfin demain le dernier inventaire. Il parait que je ne trouverai pas de témoin!!! (Selon le curé) aussi je pars en voiture en emmenant des personnes de Poissons. Tout s'est passé très bien jusqu'ici; il faut espérer que je pourrai dire encore demain la même chose.
    Le 11 juin 1906, de Poissons, mon voyage s'est bien effectué. Henri m'attendait à la gare de Joinville et pour…. L'inspecteur s'est amené ce matin à 9h. Je crois qu'il va rester une huitaine de jours mais cela n'empêchera pas Henri de partir pour Reims. Je vous donnerai bientôt plus de détail.
    Le 18 octobre 1906, de Poissons, ne soyez pas inquiet de n'avoir pas encore reçu de lettre. Étant très occupée en ce moment avec ma lessive que j'ai entreprise ce matin. Je suis forcé de remettre à demain ou après-demain pour vous écrire. Henri est également surmené il rentre à l'instant de "Legerville"......Dans ma prochaine lettre je vous parlerez plus longuement.
    Le 27 mai 1907, de Remy, ils passent dans l’Oise Compiègne et Remy, pardonnez-moi de ne pas vous avoir répondu plus tôt cette semaine nous sommes allés à Moyvillers et Compiègne hier, nous étions tous en fête il est bien regrettable que vous n'étiez pas des nôtres. Nous quittons Remy demain après-midi pour passer quelques jours à Paris peut être jusqu'au 2 juin. Mon désir aurait été d'aller vous voir avant notre départ. J'aurais été très heureuse de vous revoir encore un peu je vous écrirais une plus longue lettre étant à Paris.
    Le 3 aout 1907, de Poissons, je reçois à l'instant un petit colis, je suis très heureuse de cette surprise. Merci infiniment de ce joli cadeau, Marcel vient nous voir ces jours ci. Il est maintenant à Joinville.
    Le 20 octobre 1907, de Poissons, je vous écrirai une longue lettre demain. Nous n'avons toujours pas de réponse de Tourcoing. Merci beaucoup du mandat.
    Le 6 janvier 1908 de Poissons, nous vous remercions mille fois de vos douceurs, la pâtisserie était excellente. J'ai été très contente de la surprise. J'ai reçu ce matin seulement votre carte elle a mis le temps du 3/10 au 6/1. Mon oncle Aloide, nous écrit aujourd'hui. Nous sommes allés à Joinville hier après-midi. Nous attendons le bulletin.
    Le 27 avril 1908, de Poissons, cher père, je puis enfin t'annoncer la bonne nouvelle. Nous partons pour Ourville vers le 2/5. Fortin arrive mercredi soir et prendra son service le 1er. Nous sommes très content tout va bien. Henri rentre de Chaumont (du banquet) c'est lui qui nous a appris cette bonne nouvelle la lettre est ....ce matin à la direction.

  • 5 - En 1908, il déménage à Ourville en juin, rue des dames, seine inférieure (devenue seine maritime depuis).
  • Ourville, rue des dames

     

    Le 9 juin 1908, de Fécamp, chers parents Laure désirerait que vous vinssiez le plus tôt que vous pourrez. Elle a commandé de la toile de laine et de la doublure. Elle vient d'acheter son chapeau à Fécamp la jupe va être faite aussitôt. Ne pourriez-vous envoyer un modèle de corsage  et des entre deux? Le plus tôt possible? Nous pensons aller au circuit de Dieppe le 7 juillet et Laure voudrait être nippée pour ce jour-là. (Laure) expliquez de quelle façon il faut faire le pli à la religieuse et combien! Les maçons ne sont plus chez nous. Il vaut mieux que vous veniez dès maintenant car dans un mois nous aurons probablement les peintres.
    Le 25 juin 1908, d’Ourville, mère serait bien aimable de me dire combien il faut prendre de mètres d'étoffe pour faire une robe (largeur 1m30) et combien de  doublure? Quel genre pour aller avec la chemisette ? Je voudrais être fixée du ….pour faire ma commande. J'ai rencontré dimanche dernier la mère de M Pouache (pharmacien) qui habite Ourville.
    Le 8 juillet 1908, d’Ourville, chers parents nous avons fait un très bon voyage et sommes bien contents d'avoir été à Dieppe. Merci encore une fois du colis. Je suis très contente du contenu.
    Le 21 septembre 1908, de St Pierre en port, chers parents nous avons reçu notre congé nous ne pourrons partir que le 7 octobre. Hier j'ai appris à monter en bicyclette sur celle de Lucille. Debraine, fait ses caisses pour partir cet après-midi.
    Le 22 octobre 1908, de Remy, chers parents je suis très heureuse de vous annoncer notre arrivée. Nous devons partir de Rémy jeudi à 11h pour arriver à Soissons vers 1h. Père serait bien gentil de venir nous attendre à la gare de Soissons.
    Le 4 novembre 1908 de Remy, chers parents notre voyage d'hier s'est bien passé. Nous sommes occupés à préparer notre malle pour la conduire à la gare. Nous partirons demain matin à 6h. Je ne me souviens plus si je vous ai remercié de toutes vos douceurs avant de partir en tout cas je vous en remercie mille fois.

  • 6 - Puis cela sera de janvier 1909 à 1913, Senonches, rue de Pontgouin, Eure et loir. Jusqu’en 1915, pendant la guerre.
  • Senonches, au fond l’hôtel le 9/1/1909

    La gare

    Le 5 janvier 1909, de Rouen, 4h du soir chers parents notre déménagement s'est très bien passé et nous avons eu assez beau temps. Nous avons reçu la lettre de père nous vous remercions beaucoup du mandat. Henri vient de rendre visite à son directeur et nous allons prendre le train pour Rémy nous n'arriverons pas avant 10 heures. La mère d'Henri est toujours souffrante et moi j'ai bien souffert la semaine dernière de maux de dents.
    Le 6 janvier, de Rouen, Notre wagon ne mettra pas plus de 3 jours et nous comptons être à Senonches vendredi. Je ne sais encore pas si je pourrai aller vous voir si toute fois j'y vais ce sera pour peu de temps et je vous enverrai une dépêche demain matin. Si nous partons de Rémy demain soir à Paris ce ne sera guère facile. Enfin je ferai mon possible car vous pensez bien que je serai désireuse de vous voir. Je ne suis pas trop fatiguée de notre déménagement je me suis fait aider nous avons pris pension chez M Picot hier soir.
    Le 9 janvier 1909, de Senonches, chers parents nous sommes très enchantés de notre nouvelle résidence sous tous les rapports. Comme logement nous seront très bien la maison est très bien distribuée et très propre. Le peintre arrange la cuisine en ce moment. Notre wagon n'est pas encore arrivé nous sommes descendus à l'hôtel des voyageurs qui se trouve sur cette carte. Nous sommes arrivés à Senonches à 3h1/2. Si nous avions pensé que le mobilier n'arrive pas plutôt, nous serions allés vous voir. J'espère que vous ne tarderez pas à venir nous voir. J'ai hâte que vous jugiez de notre logement. Lorsque j'ai téléphoné avec père, je me suis trompée. Nous sommes arrivés à Remy le mardi soir. Je vous écrirai une lettre demain à bientôt de vos nouvelles.
    Le 11 avril 1909, de Paris, chers parents nous sommes à Paris depuis vendredi soir. Nous vous attendons mardi matin je serai à la gare Montparnasse pour 10h1/2.
    Le 23 avril 1909, de Senonches, chers parents je remets à la poste un petit colis contenant les bégonias. Nous les avons reçus mercredi après-midi. Votre retour s'est-il bien effectué ? Nous attendons de vos nouvelles ces jours ci. Avez-vous trouvé du changement dans votre jardin? Nous continuons à jardiner, hier nous avons planté des pommes de terre, haricots.
    Le 16 mai 1909, de Senonches, chers parents je vous écrirai demain une longue lettre Votre dernière lettre n'est arrivée qu’hier. J'espère que vous êtes tous deux en bonne santé.
    Le 23 aout 1909, de Senonches, mes chers parents je vous envoie cette carte pour (vous faire patienter) que vous ne trouviez pas le temps trop long. Je pense vous écrire plus longuement demain. Nous avons reçu hier nos amis de Brezolles la journée s'est très bien passée. Aujourd'hui je suis occupée à remettre tout en ordre. Mère est-elle guérie de son rhume ? Nous attendons toujours maman, Berthe est à Jonquière pour soigner la tante angélique qui a été opérée d'un kyste. Donc le voyage est remis.
    Le 15 octobre 1909, de Paris, chers parents mon voyage s'est accompli dans d'excellentes conditions; Henri m'attendait à la gare. Nous sommes allés aux folies bergères nous avons passé une soirée très agréable, Adèle et jules ont eu bien tort de ne pas se décider à m'accompagner. Ce matin j'ai été essayé ma robe tout va bien on me la livrera lundi matin Henri a commandé ses affaires chez Crancieux nous irons demain visiter la samaritaine je vous écrirai une lettre bientôt.
    Le 22 avril 1910, de Senonches, j'ai étrenné hier ma bicyclette et j'en suis très contente. Je serai bientôt capable de faire la course Paris Bordeaux.
    Le 12 aout 1910, de Senonches, chers parents vous devez vous ennuyer de ne pas me lire mais prenez patience une longue lettre va suivre. Vous avez sans doute reçu une carte de Maillebois. Nous sommes allés lundi dans ce pays pour voir Latham et son aéroplane le château est sa propriété. Mère comment va t'elle.... nous espérons bien que ces jours-ci  ne la font plus souffrir Madeleine va un peu mieux.
    Le 27 octobre 1910, de Senonches, chers parents, Nous avons reçu le colis lundi matin en très bon état (malgré le grand retard). Nous vous remercions mille fois de ces douceurs. Notre congé nous est accordé pour le 9 ou 10 novembre d'ici peu nous pourrons vous fixer plus exactement du jour de notre départ. Mme Eymery va aussi bien que possible.
    Le 10 novembre 1910, de Paris, nous souhaitons un bon anniversaire à Père et nous regrettons beaucoup de ne pas être des vôtres pour ce jour. Nous sommes à Paris depuis hier soir. A bientôt le bonheur de vous voir.
    Le 28 novembre 1910, de Remy, chers parents nous arriverons demain mardi à 1h17 à St Christophe. André et Marcel sont venus passer 2 jours à Rémy.
    Le 17 mai 1911, de Paris, chers parents nous sommes à Paris depuis lundi matin nous n'avons pu partir dimanche comme nous le pensions le sursis n'est arrivé que le soir à 8h1/2. Nous quittons Paris aujourd'hui pour aller à Rémy.
    Le 12 octobre 1912, de Remy, chers parents nous sommes à Rémy depuis lundi nous pensons partir samedi prochain à 9 h pour arriver à Amiens à 10h19 avez-vous reçu les colis?
    Le 22 juin 1913, de Compiègne, mes chers parents il est décidé que nous quitterons Rémy vendredi à 3h pour être à Amiens vers 5h. Nous sommes allés à Compiègne dimanche. J'ai rencontré jeudi à la gare d’Estrées st Denis Mlle Herbet.
    Le  16 mars 1914, de Remy, ils passent dans l’Oise à Remy, nous sommes à Rémy depuis mercredi. Il fait un temps épouvantable, il pleut sans discontinuer. Nous pensons partir pour Amiens dimanche prochain. Je vous avertirai de l'heure de notre arrivée.
    Le 11 mai 1915 de Bar le Duc, mes chers parents je suis arrivé ce soir à 5h à Bar le duc et je partirai demain matin à 6h30 pour Condé en Barrois. Mon voyage s'est bien passé. Je vous écris étant dans une chambre d'Hôtel. Je vous donnerais plus de détails demain.
    Le 8 juin 1915, de Condé en Barrois, mes chers parents La santé de mon cher malade s'améliore un peu les forces commencent à revenir. Nous avons reçu une lettre de M Harache avec un mandat tout va donc pour le mieux. J'espère que vous êtes  tous deux en bonne santé, nous vous envoyons un wagon de baisers. Rembercourt est à G de Condé J'y suis allée dimanche avec Mme Bollard notre propriétaire.
    Le 4 aout 1915, de Ruffec, mes chers parents mon voyage s'est très bien effectué Je suis arrivée hier soir à 21h et Henri m'attendait à la gare adresse M D chez Mme Boucardeau place du marché à Ruffec (Charente).
    Le 6 septembre 1915, de Ruffec, chers parents Je viens d'écrire à Mme Desmars, de vous envoyer un petit colis de poires, elle nous en a envoyé un dernièrement et nous avons été content de gouter aux fruits du jardin. L'adresse que je demandais à mère est celle de la modiste qui habite au-dessus du bazar. Je vous écrirai plus longuement.
    Le 13 octobre 1915, d’Angoulême, chers parents Il est certain maintenant que nous irons à Senonches pour 1 mois. Nous allons rester ici encore quelques jours. Nous sommes bien contents d'aller revoir Senonches Je vous écrirai plus longuement ces jours ci.
    Le 27 juillet 1915, de St Dizier, ma chérie, le voyage s'est bien effectué jusqu'à présent, bien que le confortable ne soit plus le même pour moi que ces derniers temps. J'ai couché à la gare de Bar le Duc sur un brancard. Café le matin - Nous venons manger à l'ordinaire à la gare de St Dizier impossible de se ravitailler. On n'a pas le droit de sortir; aussi je regrette maintenant de n'avoir pas plus emporté de victuailles. J'ai appris par (un mon ennemi énervé) que le jeune Foucault de la tricolore avait été versé à ma compagnie au moment de mon évacuation il se trouve actuellement convalescent à Bar le Duc.

     

  • 7- Ils sont à Charly sur Marne dans l’Aisne en 1916 lors de la naissance de Maurice, non loin du front.
  • Aperçu du logement

    L’église Charly sur marne

     

  • 8 - En 1916 Passage à Nozeroy dans le jura, puis c’est l’armée, la campagne d’Alsace-Moselle.
  • place Henri IV

    vue de la ville et sa campagne

     

     

  • 9 - En 1918 - 1919, militaire, il séjourne à Strasbourg, Brumath, Saverne, Phalsburg-Sarrebourg, Metz, Thionville.
  • Vue de Strasbourg

    Sarrebourg - Phalzburg

    Le 20 décembre 1918 de Strasbourg, prends mille précautions contre la grippe
    Le 27 décembre 1918 de Brumath,  ma bien chérie petite fifille adorée, ta lettre d'aujourd'hui me confirme malheureusement les craintes que j'avais, relativement à ta santé. Vous avez dû être bien pris, puisque vous n'avez pas quitté la chambre pendant 2 jours, et qu'on a été obligé de vous soigner. Comment allez-vous maintenant, je me le demande; quelles nouvelles recevrai je par la suite? Bonnes ou mauvaises ? Oh tout cela me tourmente bien fort, et je ne vis plus.  Le ....n'est pas encore rentré; pas de nouvelles, je ne sais s'il va venir aujourd'hui, comme il l'avait dit; il est à peu près certain qu'il va allonger sa permission. Il est impatient et dit qu'il va se faire porter malade c'est curieux la mentalité qu'il a. Je suis allé hier à Strasbourg. C'est une bien jolie ville. Le 1er vue que je t'envoie est le tombeau du maréchal de saxe qui se trouve dans l'église St Thomas. Dans cette église est exposé également le cadavre du comte de Nassau tué en 1677 qu'on peut apercevoir, très bien conservé; à travers une vitrine, on aperçoit encore le sang sur le visage. La cathédrale est magnifique. La 2 ième vue représente l'université. Je ne suis pas allé voir le Rhin parce que je n'avais pas  le temps. Je t'en prie n'oublie pas de me donner de tes nouvelles; as-tu seulement envoyé chercher le docteur; tu ne m'en parles pas, es tu ne me dis pas non plus comment va petit coco. Tous mes meilleurs vœux pour la nouvelle année.
    Le 29 décembre 1918 de Strasbourg, je m'ennuie considérablement et j'ai un cafard terrible car je suis très inquiet pour vous. Je t'en prie vois le docteur n'hésite pas une seconde et donnes moi des détails. C'est aussi ton anniversaire. Hélas ! Je ne suis pas encore là pour te le fêter de vives voix.
    Le 30 décembre 1918, soir, de Strasbourg, Ma bonne petite chérie, je t'écris dès ce soir car demain, c'est la solde et avec cela les comptes d'année, et (ce) je n'aurai plus le temps. Ta lettre que j'ai reçue dans la journée m'a bien chagriné. Je vois que petit coco n'est pas bien portant: s'il a de la fièvre et qu'il tousse, J'ai bien peur qu'il n'attrape quelque chose. Aussi j'attends anxieusement d'autres nouvelles. Quel malheur d'être si éloignés. Je pense continuellement à lui et me dis: pourvu qu'il ne lui arrive rien à ce pauvre chérubin. Le docteur a dû venir tard puisque tu n'as pu me donner dans ta lettre le résultat de sa visite. Si tu as quelques doutes, n'hésites pas à faire venir le docteur Prunier de Château. Et puis n'oublies pas surtout de me renseigner exactement. Tu me disais cependant que vous alliez mieux tous les deux; c'est donc qu'il avait eu une rechute; c'est peut-être la grippe avec toutes ses conséquences aussi je ne vis plus tellement je suis tourmenté. Puisqu'il a de la fièvre, tu l'auras probablement mis coucher. Je ne doute pas que sa petite maman soit aux petits soins pour lui. Fais-toi aider dans ton ménage de façon à ne t'occuper que de lui, à l'heure où tu recevras ces cartes, j'espère qu'il ira bien mieux et qu’il sera presque rétabli. Sinon fais bien attention que son rhume ne descende pas sur la poitrine. J'ai bien reçu les gants ce matin, et t'en remercie beaucoup. Je ne tarde ...pas plus long aujourd'hui; tu comprendras que j'ai le cœur trop triste et les idées ne viennent pas.
    Le 15 janvier 1919, de Phalzburg, il n’en restait plus que 2 paires qui encore étaient cachées ; c’est parce que nous avons à faire avec la coopérative presque tous les jours que j’ai pu en avoir : j’ai même essayé d’avoir 2 paires, mais sans succès. As-tu l’intention de faire encore de la musique après la guerre ? Je t’ai acheté 2 morceaux - : La Madelon et la Madelon de la victoire. Si oui je t’en achèterai encore quelques-unes avec chant. J’espère que tout le mois de février on t’aura payé ton traitement augmenté des 60f de vie chère ; dis-moi si l’autre mandat ne vient pas, car je ferai une réclamation au directeur.
    Le 18 février 1919, de Brumath, mon cher Dervillé Nous sommes à Stefanofeld; c'est un faubourg de Brumath; par conséquent jusqu'à présent aucun changement. Je pense que vous pourrez nous rejoindre à Brumath.
    Le 23 février 1919, de Saverne, ma chère laure, mon voyage c'est très bien passé: j'ai retrouvé hier ma section non pas à Brumath mais à Saverne. J'espère que notre petit chéri va bien maintenant : surtout beaucoup de soins.
    Le 24 février 1919, de Saverne, Ma chérie Nous ne resterons plus longtemps dans ces parages. Nous devons nous tenir prêts à partir le 27, date à laquelle nous serons mis à la disposition de la ,7 ème Armée. Or d'après les tuyaux que nous avons, cette armée serait en voie de dissolution; il est donc infiniment probable que nous allons être dissous  sous peu. J'ai entendu dire également ce matin mais je n'en suis pas bien sûr que la démobilisation s'effectuait plus rapidement chez nous il est donc permis d'espérer à mon retour plus tôt que je ne le pensais. Enfin, attendons; il vaut mieux ne pas compter trop la dessus pour ne pas être déçue. La carte que je t'envoie (n°1) abrite notre bureau; c'est une caserne; tu peux juger aussi que les boches étaient bien logés. La carte n°2 est le côté du bâtiment. Comme il pleut continuellement, il est impossible de visiter la ville. J'aurai sans doute des nouvelles demain j'ai hâte de savoir comment va notre cher petit Maurice. Toujours j'y pense. Mr Rey va nous quitter le 27, il est de la classe 1903. Il n'y que nous qui ne soyons pas  (veinards).
    Le 26 février 1919, de Saverne, ma chère petite fifille adorée J'ai été heureux hier d'apprendre que notre petit coco allait bien; tu me diras s'il est gai, car tant qu'il ne sera pas gai, c'est que quelque chose le tourmente. Continue également ses gouttes pendant quelques temps, malgré qu'il ne tousse plus et si le docteur te dit de suivre le 2iem traitement c'est là surtout qu'il faudra bien faire attention et ne pas  aller vite surtout ne pas le (forcer)  une dose car sais bien ce qu'il t'a dit. Et puis s'il est bien portant est-il bien  nécessaire de suivre le 2iem traitement, c'est à toi de juger, car (moi)  je n'ai pas constamment tous les yeux comme toi. Ici il fait un temps atroce depuis 2 jours: il pleut continuellement et fort ! Ce qui n'a pas empêcher le payeur d'aller hier à Strasbourg ; il y avait rendez-vous avec quelqu'un de Brumath, tu devines qui? Je ne sais s'il aura réussi dans son entreprise nous le saurons bien aujourd'hui. Nos régiments commencent à faire mouvement aujourd'hui pour aller à l'est de Metz. Nous irons sans doute en une seule étape les rejoindre quand ils seront arrivés à destination, c.-à-d. dans 2 ou 3 jours. Je ne connais rien de nouveau au sujet de la démobilisation. Un de mes camarades enregistreur part ce soir; cela vous donne le cœur gros de voir les autres partir. Je n'ai pas reçu de lettre ce matin: cela m'ennuie; peut-être as-tu posté ta lettre à la poste trop tard. Evite donc cela je t'en prie. Le 27 février 1919, de Saverne, ma chère petite fifille adorée J'ai reçu 2 lettres aujourd'hui Tu m'annonces en effet une bonne nouvelle, mais vois-tu pour ne pas être déçu plus tard il vaut mieux n'y pas compter. Nous n'avons jamais rein reçu à ce sujet et certainement nous en aurions été avisés. Le collègue de Condé ne m'a du reste pas écrit;  je lui renvoie un mot aujourd'hui pour lui demander quels tuyaux il possède réellement. Je suis heureux que notre petit Maurice aille bien mais toi, tu me dis que tu as  le rhume. Tu me caches quelque chose et tu ne te soignes pas. Je t'en prie prends toutes précautions pour toi comme pour Maurice  et méfies toi des changements subits de température qui se forment généralement à cette époque de l’année. Mets toi aussi immédiatement en quête d'une femme de ménage car tu ne peux suffire seule. Mme Huberson te trouvera cela. Bel a de la veine vraiment. Tu connais le proverbe ? Surtout soignez-vous bien tous deux.
    Le  28 février 1919, de Saverne, Ma chérie petite fifille adorée, Pas encore de lettre de toi ce matin- Je suis ennuyé d'autant plus qu'hier, tu me disais avoir encore le rhume. Tu ne te soignes pas, certainement. Aujourd'hui, nous partons pour Sarrebourg. Nous nous rapprochons donc de la France. Il n'est pas question de dissoudre la division parait-il et cependant cet état ne peut subsister longtemps. Pas de nouvelles non plus du collègue de Condé. Pour moi c'est un canard. Et cependant on ferait pas mal de renvoyer des agents désormais inutiles, car il y a beaucoup moins de travail. Le payeur ne fait plus que de très courtes apparitions au bureau. Moi je ne me foule pas du tout, il y a du travail en retard mais peu m'importe!
    Le 1 mars 1919, de Sarrebourg, ma chère petite  fifille adorée, nous sommes arrivés hier soir à Sarrebourg sans encombre. C’est un peu plus important que Saverne, mais bien moins coquet nous sommes en Lorraine. La division qui nous a précédée ici et que nous avions du reste remplacée à Saverne, est partie pour Mayence. Mais rien n'indique que nous suivrons le même chemin. J'ai une bonne chambre éclairée à l'électricité et c'est là que je passerai du reste mes moments de loisirs; je serai mieux qu'à respirer l'air du bureau. Nous n'avons plus de cuisinier celui que nous avions étant parti en permission;  il ne reviendra plus car il va être démobilisé chez lui; c'est une bonne féminine qui nous fait la cuisine. Toujours rien de nouveau du collègue de condé; je pense recevoir de tes nouvelles tout à l'heure. Fais bien attention à tous ces changements de température qui sont mortels et aussi à la porte de la cuisine, mets bien le tapis pour que l'air ne passe pas. As-tu trouvé une femme de ménage? Le 2 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée. Je me doutais bien que tu avais encore attrapé un bon rhume; tu ne prends décidemment pas assez de précautions; soignes toi je t'en prie ou alors je ne prendrai pour moi aucune précaution. Nous ne savons pour combien de temps nous sommes ici ordinairement les divisions n'y séjournent pas longtemps. La ville n'a rien de bien merveilleux. Hier soir j'ai vu arriver 2 cigognes en pleine ville. Elles ont leur nid sur une cheminée et c'est assez curieux de voir ces grands oiseaux au milieu des habitations. J'ai encore pu avoir une paire de chaussures hier mais en cuir jaune. Cela ne fait rien, car étant  neuves (noircies) elles valent les autres.
    Le 3 mars 1919, de Sarrebourg, Il y a sans doute de la mauvaise volonté de la part de nos chefs, la démobilisation pourrait aller plus vite, Notre division pourrait actuellement être finalement dissoute; nous n'avons plus en effet que nos régiments d'infanterie et encore il y a beaucoup de vides dans les compagnies et il s'en produit tous les jours de plus en plus. Notre général est parti en permission ce qui laisse penser que nous n'allons pas encore être dissous tout de suite. Le payeur parle déjà de sa permission pour le 1e avril et Holmières partirait en même temps que lui. Je croyais qu'on était "empoisonné" quand on ne restait que 2 ; mais cet empoisonnement qui existe pour certains ne doit pas exister pour d'autres seulement il est probable que si rein de nouveau ne surgit d'ici là on ne laissera pas partir le payeur; il faut bien qu'il soit là lors de la dissolution.
    Ma chère petite fifille adorée Voilà 2 jours que nous n'avons pas de courrier et je me tourmente bien de ne pas recevoir de nouvelles. Je me demande comment va ton rhume et si des complications ne se sont pas produites. Je te sais seule à la maison et je me demande comment tu peux faire. C'est bien ennuyeux cette situation, je devrais maintenant être chez moi et nous n'avons aucune nouvelle de notre démobilisation aussi j'ai le cafard comme jamais je ne l'ai eu.
    Le 4 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée, Je viens de recevoir ta lettre du 1 mars, oui tu m'annonces la visite du docteur. Je suis bien inquiet, car tu ne me dit pas ce que tu as. C'est certainement la grippe; tu me caches quelque chose; je suis certain que tu dois tousser. Dans tous les cas tu n'as pas pris toutes les précautions nécessaires aussi je t'en prie soigne toi comme il faut ou alors je ne prendrai aucune précaution pour moi. J'ai hâte d'être à demain pour savoir si ta purge t'a bien fait et si tu te trouves mieux. Il faut que tu aies quelqu'un pour te soigner; ou peux-tu faire venir ta mère? Evite le froid aux pieds et couvres toi bien quand tu sors. Ne manque pas de m'envoyer un mot régulièrement tous les jours d'autant plus que je te sais souffrante: tu comprends bien qu'étant loin de toi je me fais de la bille de ne pouvoir être avec toi. Toujours rien de nouveau ici ni du collègue de Condé. C'est une sale farce qu'il t'a faite de te donner ainsi de l'espoir quant il n'y avait rien de vrai dans ce qu'il disait. Je sais qu'un financier de la classe 1899 vient d'être démobilisé dans un secteur de l'armée; mais ça ne va pas vite. Notre division, par suite des départs se réduit de plus en plus; j'ai le cœur bien gros de voir partir les camarades d'autant plus que ma petite femme est malade et que je sais qu'elle ne me dit pas la vérité. Hier je n'ai pas reçu de lettre, ni avant hier; le courrier ne marche pas bien en ce moment. Je t'en prie, donnes moi beaucoup de détails sur ton état Dis-moi si tu tousses, si tu as de la fièvre,  etc...; et surtout beaucoup de soins et pas d'imprudence.
    Le 5 mars 1919, de Sarrebourg, Ma Chère petite fifille adorée, j'ai reçu ce matin tes lettres du 27 et 28 février; mais pas celle du 2 mars. Je suis donc toujours très inquiet sur ton sort; j'espère que ta purge t'aura fait beaucoup de bien, mais je ne suis toujours pas fixer à ce sujet, et je suis dans les transes. C'est bien la grippe que tu as eue et je me demande avec anxiété si des complications ne surviendront pas. Je ne saurais te répéter assez de ne pas faire d'imprudence: je te connais, tu veux toujours faire plus que tu ne peux. Je n'ai aucune nouvelle au sujet de la démobilisation; je vais commencer à prendre de sérieux renseignements. J'écrirai à l'enregistreur aujourd'hui toi de ton côté dis donc à ton père d'écrire à ce sujet à son directeur. Comme il est très bien avec le mien et pourra avoir des tuyaux à ce sujet. Je compte donc sur toi pour insister auprès de ton père. Le collègue de Condé ne me répond pas; je vais le relancer aujourd'hui. Il faut maintenant qu'on soit un peu renseigner tout de même. Quoiqu'il en soit je t'en prie ne te tourmente pas ainsi au sujet de cette démobilisation; cela ne t'avancera en rien et te rendra malade. Soit patiente; tu comprends bien qu'il faut que je sois patient aussi surtout avec un chef comme j'en ai un qui parle de partir en permission dans une vingtaine de jours et de ne plus revenir- de même pour Joseph. Aussi si tu es toujours malade, demande au docteur un certificat pour me faire revenir. Seulement dis-moi auparavant ton état très exactement. Donnes moi beaucoup de détails à ce sujet car lorsqu'on est loin on ne voit pas la situation telle qu'elle est Maintenant on ne peut plus partir sans certificat produit à l'avance.
    Le 8 mars1919, de Metz, Ma chère petite fifille adorée, Enfin j'ai reçu 3 lettres à la fois ce matin qui m'ont rassurées car hier soir j'étais bien désolé n'ayant pas trouvé de nouvelles en rentrant de Metz, je pensais cette fois que la grippe avait eu des complications; on me parlait ici de péritonite possible; tu penses alors comme j'étais inquiet. Toute cette nuit je ne faisais que penser à cela. Continues cependant à t'observer. Si tu as toujours ta douleur dans les reins fais analyser ton urine  et tu me diras le résultat dans le cas où tu trouverais de l'albumine, va trouver le docteur immédiatement. Quoiqu'il en soit ne te négliges surtout pas au point de vue nourriture et soignes en la préparation. Mon voyage de Metz s'est très bien passé; j'ai eu le beau temps pour moi, j'étais avec un camarade de la popote (remplaçant éventuel de M Duchesne). Malheureusement les tuyaux que j'ai eus au sujet de la démobilisation ne répondaient pas à mes désirs. Les postiers vont vite (on est à la classe 1900, même 1901) mais chez nous, c'est lent, très lent. Malgré cela mon tour arrivera bien un jour. Jusque-là ce que je te recommande c'est de ne pas te faire aussi de la bile, ce qui n'avancerait à rein. Un beau jour je recevrai une bonne nouvelle. Mais il faut que tu ne te tourmente pas ainsi. Je vois aussi que les affaires de Bel t'embêtent; mais je t'en prie, ne fait plus attention aux autres ne vivons donc que pour nous. Les autres ne nous intéressent pas. Ne fais donc pas attention à ce qu'il fait. J'ai reçu hier un mot du receveur de Condé, il tenait le tuyau d'un payeur adjoint de Château Thierry, mais ce ne sont que des "on dit" Il m'a tout de même annoncé la démobilisation de M Pilon. Neber est passé également il y a quelques jours à Château.
    Le 9 mars 1919, de Metz, Ma chère petite fifille adorée Je ne sais où t'écrire; si tu as suivi ta première inspiration, tu es maintenant à Château. J'ai bien prié que vous n'ayez froid dans cette maison sans vitres. Dans quelle pièce avez-vous couché? Hier et ce matin, j'ai été bien bousculé; j'étais seul au bureau hier et il y a eu pas mal de monde. Je n'ai pas eu le temps de faire ma caisse. Le payeur et Rohmères étaient partis tous deux à Metz, ils s'entendent très bien maintenant, aussi je suis comme  un (gêneur) ils ont dépensé hier chacun une trentaine de francs pour déjeuner. Tu penses! Les bals continuent également très rapprochés et le champagne y coule à pleins bords. Heureusement je n'y vais pas et on me laisse tranquille. Ne te fais donc pas tant de bile à cause de Bel je t'en prie qu'est-ce que cela peut faire; voyons tu n'as qu'à ne pas t'occuper d'eux. Qu'est-ce que cela peut te faire qu'ils gagnent de la galette à tour de bras? Ne te rends pas malade à ce sujet. Je vois aussi que tu es bien chagrinée de ce Bel fasse des affaires. Je ne te répéterai jamais assez de ne pas faire attention à lui. Tu ne vis pas pour lui. Songe à notre petite famille et ne t'occupe pas de ce qui se passe au dehors, je t'en prie. Prends patience ma chérie, c’est-à-dire vers la fin de ce mois, que la plupart des divisions seront dissoutes et ne te tourmentes pas car cela ne t'avancerait à rien. Une bonne chose, c'est que je suis dans la 1ère moitié; donc, on ne peut me maintenir longtemps. Mon objectif c’est retrouvé ta petite famille. Mr Duchesne m'a demandé de lui fournir 10 paquets de cigarettes anglaises, des "Tree Castles": envoie les-moi-le plutôt possible. Tu  en paieras le coût à ton père (1f30 le paquet), et Mr Duchesne me les remboursera: envoies les dans une petite boite de façon à ce qu’elles ne soient pas écrasées.  Comme frais pour Mr Léguillette, je parle de frais connus. Il peut y avoir 3f75 d'enregistrement 3f40 de timbres légalisation de signature,  0, f25 frais de recommandation et aussi de la  procuration 0, f40, ce qui fait un total de 7f, 80. Il a donc pris les honoraires. C'est entendu à l'avenir je ferai payer mes recherches et bien payer car il faut compter aussi que tout augmente. On parle toujours de la dissolution de notre division pour la fin de ce mois, mais aucune date n'est encore fixée. Le payeur parle de partir en permission avec Joseph, le secrétaire et un sous agent. Nous ne resterions pour liquider les comptes que Misson, moi et un sous agent. Tu vois comme c'est sérieux seulement et peut très bien se faire qu'on l'empêche de partir. Dis à ton père d'écrire à son directeur. Tu as dit avoir autre chose qu'un rhume de cerveau pour que tu ne te remettes pas aussi complétement serais tu donc  anémique? Dis-moi la vérité je t'en prie.  Par le directeur de ton père, il faudrait tâcher de faire en sorte qu'il insiste auprès de mon directeur pour que  celui-ci me demande à la direction générale. Aujourd'hui dimanche il fait beau; si tu as été à Château, tu auras réussi; mais tu ne me dis pas si tu vas y rester quelques jours et comment tu seras couchée. Et Marcelle est-elle toujours avec toi? Il fait un temps superbe depuis 2 jours; aussi tu dois en profiter pour faire des promenades avec petit coco. Prends bien garde aux soirées qui sont fraiches et ne te  dévêtis pas en ce moment. Dès que tu seras rentrée à Charly, je t'enverrai un colis postal d'affaires pour alléger un peu ma cantine.  Il y a ici un sous agent qui a fait venir sa femme, mais au prix où est la vie par ici il doit être bien ennuyé je ne sais si elle pourra rester le temps qu'il désirait. Ce n'est pas étonnant que la démobilisation ne  marche pas plus vite si on maintient partout des divisions comme la nôtre qui est dans l'état squelettique. Aujourd'hui jour de solde j'ai payé en tout 2 mandats; où est-il le temps où j'étais si bousculé à pareille occasion? C'est même bien ennuyeux de rester ainsi désœuvré: je me promène bien un peu mais  les environs ici ne sont pas charmants comme du côté de Saverne. Mes camarades ne s'ennuient pas. Aujourd'hui mes 3 collègues ont un peu mal aux (chevilles). Ils sont allés hier au bal et ne sont rentrés qu'à 4heures 1/2 du matin car, ils se sont créés des relations, et chaque soir sont invités tantôt chez l'une, tantôt chez l'autre demoiselle. Moi je n'ai que la ressource de me coucher aussitôt après le souper et je ne  m'en plains pas. Bien au contraire car tu sais avec tous ces bals l'argent file vite et puis sans ma petite femme je ne m'amuse pas.  A demain j'espère de tes nouvelles.
    Le 10 mars 1919, de Metz, Ma chère petite fifille adorée, Je n'ai pas reçu de lettre aujourd'hui ce sera sans doute pour demain, le service de la poste marchand si mal en ce moment. Hier j'ai fait les adieux à mon dernier camarade enregistreur de la division. C'est ennuyeux de voir partir ainsi les autres et de rester au port d'armes. Enfin cela viendra un jour. Je t'écris toujours à Charly car je ne sais pas si tu es resté plusieurs jours à Château. Si tu avais quelquefois une dépêche à m'envoyer tu pourrais me l'adresser ainsi : Dervillé, payeur, section 120 - Sarrebourg. Car ces dépêches viennent directement sans passer par le bureau central militaire et peuvent arriver le jour même où le lendemain. Ces jours ci  on en a reçu  de cette façon pour des poilus. Le bruit court que notre division serait dissoute le 20 de ce mois, mais ce n'est encore qu'un bruit, et je m'en méfie. Si cela est réel il est probable qu'on m'enverra encore dans une autre division la démobilisation ayant l'air de s'effectuer si peu rapidement. Mais ce sera quand même un soulagement pour moi, tu devines bien pourquoi? Je n'ai pas encore reçu de réponse aux lettres que j'ai écrites ces jours derniers: il est vrai qu'il n'y a pas de temps de perdu. La démobilisation sera certainement décrétée un jour ou l'autre et nous partirons peut être beaucoup à la fois. Ne te fais pas de soucis au sujet de la rupture des pourparlers à Spa avec les boches; tout cela s'arrangera et tu peux être certaine qu'on ne recommencera pas la guerre.
    Le 11 mars 1919, de Sarrebourg, ma chère petite fifille adorée Sur ta lettre d'aujourd'hui tu me dis que tu vas mieux; Je croyais que maintenant tu allais tout à fait bien. Qu'éprouves tu donc encore? Tu ne veux donc pas me le dire. Je t'en prie donnes moi beaucoup de détails sur ce que tu ressens encore. Tousses-tu? Souffres-tu de la tête ou des reins ou de l'estomac? Il faut te poser des questions comme à un petit enfant ou alors tu veux me cacher quelque chose. Si tu n'es pas tout à fait bien il faut profiter de ton séjour à Château pour voir un autre docteur, c'est entendu! Dans la prochaine lettre qui suivra.
    Le 12 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée, Rien de nouveau toujours au sujet de la dissolution Je te dirai même qu'on a aucun tuyau ni pour la fin du mois ni pour une autre époque. Cela n'a pas d'importance pour moi, car ma démobilisation n'a pas de rapport avec la dissolution seulement si l'on conserve partout ainsi les divisions avec des éléments aussi restreint c'est peut-être ce qui explique le retard dans la démobilisation générale des agents. Ne te fie à aucun tuyau à ce sujet, ce qu'il faudrait espérer par-dessus tout c'est que le directeur de Laon me redemande cela ferait certainement activer mon tour. Je n'ai reçu de lui aucune réponse. Je vais lui écrire à nouveau au sujet du rappel de mon indemnité de vie chère, car au 30 avril l'exercice sera clos.
    Le 13 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée J'ai reçu aujourd'hui des tuyaux de la direction du mouvement général des fonds au sujet de la démobilisation des commis financiers. Ils ne sont malheureusement pas ce que j'espérais car je comptais être libéré plus tôt. Il est vrai qu'un  moment à l'autre la démobilisation sera  activée; il existe encore à Metz 2 camarades au moins de la classe 1898 qui attendent toujours. J'ai en ce moment le n° 71 de la liste de démobilisation et je suis dans la 1iere moitié des commis financiers on ne peut m'indiquer de date, car on ne connait pas la liste des formations à dissoudre. Il est donc fort probable qu'à la dissolution de notre division je serai envoyé dans un autre secteur. Mais je t'en prie ne t'émotionne pas car il est à peu près certain lors de la signature des préliminaires de Paris.
    Le 14 mars 1919 de Sarrebourg, ma chère petite fifille adorée Tu dois être un peu plus gaie maintenant que te voilà en famille et que tu n'as plus le voisinage des Bel dont les affaires t'inquiètent  tant. Ce que je te recommande, c'est de prendre pour toi et pour Maurice des précautions contre le froid et de faire bien attention aux changements de température qui sont très fréquents en cette saison et tant que nous n'aurons pas atteint le mois de mai. Tu te souviens du proverbe : en avril il ne faut pas se découvrir d'un fil. Toujours rien de nouveau ici. On parle toujours de dissolution; ce sera vraisemblablement pour la fin du mois. Le collègue de Condé m'a écrit en effet mais ses tuyaux crèvent toujours; il n'a pas
    Le 15 mars 1919, de Sarrebourg, Ma chère petite fifille adorée, Je t'envoie deux mots à la boite, car aujourd'hui par extraordinaire j'ai été très occupé ce matin. J'ai reçu une mauvaise nouvelle ce matin. Ma démobilisation demandera encore au moins 2 mois. Je tiens cela d'un collègue qui est au grand quartier général à qui l'enregistreur a communiqué la lettre que je lui avais adressé. Il nous faudra  donc encore un peu de patience. Je ne doute pas que tu sois courageuse n'est-ce pas ma chérie et que  tu ne te laisseras pas aller au découragement surtout.
    Le 16 mars 1919, de Sarrebourg, ma  chère petite fifille adorée Pas de lettre de toi ce matin; c'est encore la poste sans doute qui en est la cause. Je te suppose à Charly au moment où tu recevras cette carte. Peut-être auras tu eu froid d'être là car vu la température c'est bien refroidie et aujourd'hui il neige. J'espère bien qu'une fois rentré tu ne vas pas continuer à te tourmenter comme tu le faisais auparavant; il faut prendre le temps en patience, et il ne servirait à rien de te rendre malade ton petit chéri est là pour te distraire en attendant que son papa vienne.
    Le 17 mars 1919, de Sarrebourg,  Ma chère petite fifille adorée, Rien de nouveau encore jusqu'alors. Je m'ennuie terriblement, n'ayant absolument rien à faire. Je m'habitue à l'oisiveté, si bien que lorsque je sortirai de là j'aurai (tellement) du mal à me remettre au travail. Dès que nous aurons signés les préliminaires de paix, il n'y aura sans doute plus de raisons de nous maintenir plus longtemps, et je suppose qu'à ce moment-là on nous renverra tous chez nous. Il faut donc s'armer de patience ce qui est très difficile quand on est ainsi désœuvré. Le payeur lui, ne s'embête pas, il est toujours soit dans les bals, soit en voyage. Il est passé hier à Brumath voir d'ancienne connaissance. Il doit rentrer cet après-midi, puis aller au bal ce soir. Je comprends que de cette façon on prenne la vie du bon côté. Ce pauvre Breber n'a pas de chance : il a eu tort d'accepter Branié; il ne savait donc pas ce que la guerre avait fait dans ce pays? J'ai  vu sur l'enregistrement la nomination de son prédécesseur M. Thiriot alt Mihiel. Mon directeur ne m'a jamais répondu; je m'attendais à mieux de sa part. Je t'envoie les dernières cartes de ma collection de Metz. Tu dois en avoir quelque chose comme 24 ou alors c'est que tu ne les aurais pas reçues. Le payeur n'est même pas encore arrivé au bureau : (il est 11heures1/2) on ne le verra pas ce matin, j'en suis certain. Joseph était  rudement joli hier; faux col - manchettes et tu me diras si tu reçois bien toutes à l'instar du payeur, il s'était mis de l'odeur. J'avais bien envie de rire. Quant à moi,  je suis frais et dispos et j'ai une vingtaine de francs de plus dans mon porte-monnaie. Rey est parti, mais Duchesne est toujours là, il restera je crois jusqu'à la dissolution, car il n'a pas de remplaçant. Tu me diras si tu reçois bien toutes mes cartes; j'y tiens car ce sont des souvenirs pour moi plus tard.
    Le 2 mai 1919, de Thionville, ma chérie Toujours pas d'avis officiel de ma démobilisation. C'est rudement long et je commence à m'inquiéter. Mes pièces doivent certainement être retenues quelque part; je ne veux tout de même pas croire qu'il y ait un contre ordre. Rien ne pourrait le justifier; en tout cas, le camarade qui m'a écrit m'aurait prévenu à nouveau. C'est mortel cette attente; on croit tout à coup toucher au but et on reste plus longtemps que de coutume. Ne quittes toujours pas Château pour l'instant, si je ne vois rien demain je me déciderai sans doute à faire le voyage, car je m'ennuie trop. Pendant ce temps-là les nouvelles viendront peut être. Quel temps affreux il fait toujours ici j'espère que vous êtes mieux..(Partager). Que nous à ce sujet. Ma petite chérie, à partir d'aujourd'hui nous devions avoir notre courrier à 2 heures au lieu de 7 h du soir. Or, il a été loupé et n’arrivera que ce soir. Comme celui de départ a lieu à 6 h du soir au lieu de 11 h du matin, je t'envoie encore un petit mot. Je m'ennuie énormément, d'autant plus que ma démobilisation ne vient pas. Aussi je te demanderai de vouloir bien venir me retrouver pour quelques jours à Thionville. La femme du payeur arrive demain, elle vivra à la popote; tu feras donc comme elle. Tu seras bien gentille de te préparer dès réception de cette lettre demande un laisser passer pour Thionville et Strasbourg. Si je recevais quelque chose je te donnerai un contre ordre. N'importe comment, il faudra que j’attende une huitaine de jours mon remplaçant. Je te le répète je m'ennuie énormément et je te le demande instamment, viens me voir. Pour aller à Thionville tu passes par Nancy-Metz à Thionville, si tu arrives avant que je ne sois prévenu, traverse le pont de la Moselle pour aller en ville. Notre bureau (..126) se trouve au bout de la rue de Paris, caserne des capucines, en face le N°56.
    Le 3 mai 1919, de Thionville, ma chérie N'ayant encore rien reçu je me décide à aller à Château demain dimanche. J'arriverai probablement dans la nuit de dimanche à lundi. Le payeur m'accorde jusqu'à mercredi soir. C'est court, mais je préfère quand même en profiter. J'eus préféré revenir définitivement.
    Le 9 mai 1919, de Thionville, ma chérie, depuis que je suis revenu ici je m'ennuie énormément d'autant plus que je n'ai aucune nouvelle. J'espère que les lettres que j'ai transmises hier feront hâter ma démobilisation. C'est étrange cette situation et cela ne peut durer éternellement, car alors ce serait le régime du bon plaisir. Le camarade Mer n'a pas répondu à ma lettre. Je me demande s'il est en permission. Dans tous les cas j'espère que le camarade Buton saura débrouiller la situation. Les collègues m'exprimaient hier le doute que le P.S. transmette ma demande. Je ne pense pas qu'il agisse ainsi, car alors ce serait un encouragement  à tous ceux qui ne se servent pas de la voie hiérarchique pour transmettre leurs réclamations. Quand à ce que je fais ici je me le demande: un distributeur automatique pourrait facilement me remplacer pour la distribution des billets de banque c'est un travail peu intelligent que n'importe qui pourrait faire. A quand donc la classe? Mais je ne me lasserai pas; je ferai réclamation sur réclamation; j'enverrai telle et telle circulaire qui ne sont pas appliquées jusqu'au jour où las de mes demandes on me rendra ma liberté. Le payeur va faire je crois aujourd'hui sa demande de permission. Moi j'attends le résultat de la demande que j'ai transmise hier; selon ce résultat,  je rouspèterai ou non parce que le tour des permissions n'est pas respecté. Dis-moi quand tu quittes château pour Charly.

    Le 10 mai 1919, de Thionville, ma chérie, Toujours rien de nouveau ; il faut maintenant laisser ma demande suivre son cours. C’est curieux tout de même ce silence ; aussi sera ce sans aucun regret que je quitterai cette adon du TP sais-tu que M Breillot est démobilisé ! Par M Weber tu le saurs peut être. Si le payeur va en permission, je risque encore d’attendre longtemps pour pouvoir partir, car je serai seul à la finance et on profitera certainement de ce prétexte pour me garder encore. Mais je ferai du potin et crierai partout. Cette attente est vraiment déprimante et c’est un véritable supplice qu’on nous fait supporter en ce moment

  • 10 - En septembre 1921, ils habitent toujours à Charly, Aisne.
  • La mairie

    Vue d’ensemble

     

  • 11 - Enfin en aout 1920, ils commenceront à emménager à Mantes sur seine, 37 rue Alphonse Durand, Seine et Oise jusqu’à leur décès.
  • 37 rue Alphonse Durand

     

    Le 16 septembre 1922, de Compiègne, chers parents nous comptons arriver mercredi vers 4h28 à la gare des cheraux à bientôt le plaisir d'être près de vous.
    Le 5 aout 1923, à La Baule vendredi.
    Le 18 juin 1924, de Luc sur mer, chers parents nous avons fait un très bon voyage temps superbe depuis notre arrivée sommes allés à la pêche aux moules et crabes aujourd'hui pêche aux crevettes Maurice est très content.
    Le 23 juin 1924, de Luc sur mer, chers parents nous voici bien habitués, le temps passe trop vite nous avons visité plusieurs plages aux environs nous attendons des nouvelles de René ces jours ci dès que nous serons fixés sur sa visite nous vous préviendrons, j'espère que vous êtes bien portant et que votre installation s'avance bonne fête à père nous pensons bien à vous. Henri est parti pécher (la croix indique notre cabine).
    Le 2 juillet 1924, de Luc sur mer, chers parents René passera demain entre midi et une heure sauf panne! Attendez-le pour déjeuner. Nous passons de bonnes journées.
    Le 28 juillet 1924, de Luc sur mer, cher père, mère a fait un très bon voyage. Entendu pour mercredi vers 6h Nous allons bientôt faire nos paquets. Cher Henri, c'est toujours entendu pour mercredi. J'espère que tu pourras venir nous attendre Maurice est très heureux de rentrer, le petit Cosson demande souvent si on part bientôt à Mantes, les enfants se lassent de jouer au sable. Cher Henri nous sommes décidés de rentrer à Mantes jeudi vers 5 heures 1/2 ou 17h1/2 si tu aimes mieux. A bientôt donc le bonheur d'être près de toi. De la pluie encore ce matin par ce temps-là nous serions mieux chez nous. Mémé ferait bien de m'acheter du beurre (1/2 livre) au marché, quelques légumes (poireaux, pomme de terre, artichauts) pour ne pas être obligé d'aller chez les fruitières. Bonjour à Mr Brestot. Nous avons visité, Houlgate, Ouistreham, Deauville, Lion sur mer.
    Le 19 juin 1925, de Luc sur mer, mes chers parents nous avons fait un très bon voyage, ainsi qu'Henri arrivé hier matin temps superbe mais un peu frais le matin. J'espère que mère va mieux de son rhume ? Maurice a déjà  une veine (mère) magnifique il joue toute la journée.
    Le 26 juin 1925, de Luc sur mer, mes chers parents, René nous annonce sa visite pour dimanche soir. Je lui demande de venir samedi soir. Il passera chez vous vous pourriez lui faire un petit colis d'œufs Je n'en ai presque plus Tachez de l'accompagner cela nous fera plaisir. Henri repartira sans doute avec René.
    En 1927, de nouveau la Bretagne avec le cap Fréhel.
    En 1928, le nord du Jura.
    Le 17 juillet 1930, de Corrèze St Privat, chers grands parents, nous sommes arrivés à bon port hier comme il était prévu. Passage à Rocamadour. Nous avons fait le 1er jour 440 km et le 2ième il ne nous restait plus que 120 km mais en montagnes. Maman vous a envoyé 2 cartes une de Pierre Buffières où nous avons diné et couché et une autre D'Uzerche (beau site).
    Le 31 juillet 1931, de Sallanches, Chers Grands Parents, comme vous avez pu le voir par nos cartes, nous avons fait les voyages de Chamonix, d'Annecy et du lac de Genève mais c'est fini. Demain, nous partons pour Lons le Saulnier et naturellement nous ne savons pas quand nous rentrerons à Mantes. Cela dépendra de la volonté des Desjeune.
    Le 3 aout 1931, du Jura Lons, chers grands Parents Nous sommes arrivés à bon port à Lons. Nous espérons partir de cette ville mardi en direction de Charenton.
    Le 3 aout 1932, de Sallanches, chers grands parents, Comme d'habitude nous sommes arrivés à bon port. Nous sommes allés au Fayet, le Chatelard, à Genève, au col des Aravis, les Bossons, Annecy. Cette fois ci au retour nous avons été embarrassés par les vaches jurassiennes et par les rechargements. Ne pouvant plus sortir des cailloux, les roues patinant les cantonniers ont dû nous pousser au derrière! Pas de poules écrasées, ni de personnes. Mais si, nous  avons écrasé, devinez quoi un gros personnage: une mouche. Respirez maintenant remettez-vous de votre peur Souvenez-vous que votre petit Maurice aime bien la rigolade et riez avec lui. Maurice oublie de vous dire que nous avons trouvé cousins Jules et Marthe à l'hôtel de Paris une bonne surprise.
    Le 5 juillet 1933, en Bretagne d’Elven, chers grands Parents, notre séjour à Elven se prolonge de plus en plus et nous n'en repartirons que lundi pour arriver à Mantes ce même jour pour diner.
    Le 18 juillet 1933, en Bretagne de Bénodet, Chers parents, nous voici arrivés à Bénodet par un temps superbe. (Gentille petite plage) Nous pensons séjourner une quinzaine de jours à l'hôtel Belle Vue. Je vous espère en bonne santé donnez-nous de vos nouvelles. Adresse: hôtel belle vue Bénodet Finistère. Ils passent à Brest, Concarneau, Audierne, la pointe du Raz, Quiberon.

  • 12 - Mais ils avaient un logement de la ville de Paris 118 bvd Brune.
  • Entrée du 118 bvd Brune Paris

     

    Ils reviennent de la côte d’azur en 1939. Laure décédera ce 15 aout 1939 à Mantes,

     

  • 13 - quant à Henri il décédera en 1942 à Charenton, chez sa sœur, Lucile Debraine née Dervillé.
  • Habitation de sa soeur

    à Charenton le pont

     

  • 14 - Ils seront inhumés l’un et l’autre dans le cimetière de Mantes Gassicourt.
  • Aspect du cimetière

    Leur tombe

     

    Parcours dervillé

    Déplacement du nord au sud dans 12 départements différends au total
    N1 = Oise pour Henri 1881-1904 (Aisne pour Laure)            N8 = Jura 1916-1917
    N2 = Hautes Alpes 1904-nov 1905                                       N9 = Bas Rhin et Moselle 1918-1919
    N3 = Aisne         1905                                                            N10 = Aisne (retour) 1920-1921
    N4 = Haute Marne  11/1905- 5/1908                                     N11 = Yvelines (Seine et Oise) 1920-1942
    N5 = Seine Maritime (Seine Inférieure) 6/1908 – 12/1909   N12 = Seine 1920-1942
    N6 = Eure et Loir          1 1909 - 1913                                   N13 = Val de Marne (Seine et Marne) 1942
    N7 = Aisne (retour)         1914-1916                                       N14 = Yvelines (Seine et Oise) 1939-1942

    Les généalogies :

    Les photos


    Laure, Mr Jean Baptiste Alexandre Cattiaux, Blanche Pruvot-Cattiaux, Berthe Dervillé, Henri, Maurice sur les genoux de son père

     

    L'équipe du Trésor à Sarrebourg Lorraine


    Henri Dervillé en tenue militaire 1918-1919

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